Une terrasse en bois faite pour durer

Une terrasse en bois faite pour durer

Les terrasses en bois peuvent durer longtemps si elles sont faites dans de bonnes conditions. Au-délà du fait de choisir des essences de bois exotiques venues de l’autre bout du monde, il y a un certain nombre de points qui peuvent apparaître comme des détails mais qui permettent d’améliorer notablement la durée de vie de votre terrasse en bois.

L’art de faire pour la pose des terrasses est défini par la norme NF DTU 51.4 P1-1. Un document de 62 pages, rébarbatif certes, mais qui donnent tout un tas de détail pour la réalisation de terrasses en bois sur lambourdes et plots. Respecter les éléments définis dans ce document est une obligation pour un professionnel, pour vous permettre de bénéficier de la garantie décennale liée à la terrasse mais aussi, et surtout pour moi, pour s’assurer que votre terrasse tiendra bien dans le temps.

Ce document définit les distances entre les supports (souvent les plots), les entraxes entre les solives en fonction de leur nature et dimensions, l’écartement entre les lames de terrasse, etc…

Quelques exemples des points de détails qui améliorent la longévité :

La nature du bois

Beaucoup de matériaux peuvent être choisis :

  • les bois exotiques qui peuvent avoir une belle durée de vie mais qui viennent de très loin et sont, pour une énorme proportion, issus de coupes illégales dans des pays qui contrôlent peu ce genre de procédés. 40 % d’après cet article… Ce ne sont pas les essences qui ont ma préférence mais je suis prêt à les utiliser pour peu qu’un label apporte quelques garanties sur l’origine du bois.
  • des bois synthétiques : des composés à base de résine qui donne un aspect bois.
  • des bois traités : du pin en classe 4 par exemple, traité avec une couleur marron ou verdâtre.
  • du bois local ou régional, non traité : par exemple du douglas purgé d’aubier.

Je travaille de préférence avec du bois local non traité. Mais cela demande une attention portée au choix du bois.

Un petit point sur les classes d’emploi du bois.

  • La classe 1 représente une utilisation en intérieur avec un taux d’humidité du bois toujours inférieur à 20%.
  • La classe 2 regroupe les bois en intérieur qui peuvent être occasionnellement en contact avec une humidité supérieure à 20%, comme les ossatures et les charpentes. La plupart des essences sont au moins en classe 2, comme le pin, le sapin, l’épicéa, le frêne, etc…
  • La classe 3 regroupe les bois utilisées à l’extérieur, en contact fréquent avec l’humidité mais pas avec le sol. On y retrouve pas mal d’essences locales : le douglas, le mélèze, le chêne, le châtaignier.
  • La classe 4 regroupe les bois utilisées en extérieur, qui peuvent être en contact permanent avec le sol ou l’eau douce. A l’état naturel, sans traitement, la seule essence de bois qui pousse en Europe classée en classe 4 est le robinier pseudo acacia. Beaucoup d’essences exotiques. Il est également possible d’utiliser un bois initialement en classe 2, comme le pin, traité chimiquement pour pouvoir être utilisé en classe 4. Dans certains cas, pour des terrasses proches du sol et/ou dans des régions ou le risque termites est fort, c’est un choix pertinent.
  • La classe 5, c’est pour le contact avec l’eau salée.

Une nuance a été apportée à la classe 3 avec la classe 3.1 (séchage rapide comme un bardage) et avec la classe 3.2 (contact plus long avec l’eau, comme une terrasse).

Sur une terrasse, il faut utiliser du bois classé en classe 4 ou en classe 3.2, la 3.1 ne suffit pas. Pour une essence que j’aime utiliser comme le douglas, il faut donc du douglas purgé d’aubier pour satisfaire cette exigence, de plus la sous-face doit être rainurée pour limiter le risque de fissuration et le profil au-dessus doit être bombé pour faciliter l’écoulement de l’eau. L’aubier est la partie jeune de l’arbre, moins résistante, plus sensible aux agressions. Sur le douglas, elle est très facilement repérable, l’aubier est blanc, le duramen (bois de cœur, résistant) est rose.

Les petits détails qui améliorent la durée de vie de la terrasse

Quelques détails sont à respecter :

  • Pour la jonction des extrémités de lames, il faut prévoir un écart entre les lames autour de 5 mm et un double lambourdage juste avant la fin de chaque extrémité de lames de terrasse.
  • Pour éviter la rétention d’eau au niveau de la zone de contact entre la lame de terrasse et son support (lambourde), des cales de décollement de 3 mm doivent être placées entre les deux.
  • Des bandes bitumeuses doivent protéger la surface supérieure des lambourdes en bois.
  • La ventilation en sous-face des lames de terrasse doit permettre à l’eau de s’évaporer correctement, il faut éviter les volumes confinés sous la terrasse.
  • Les vis utilisés doivent être en inox, ils sont placés de préférence après un pré-perçage et un chanfreinage avec une tête juste affleurante pour que l’eau ne stagne pas dans un trou au-dessus de la tête de vis et également éviter les échardes.

Ces quelques points peuvent paraître anodins mais c’est ce qui fera la différence entre une terrasse qui dure et une terrasse qui pourrit un peu trop vite à votre goût. J’ai constaté sur des terrasses dont j’ai assuré la réfection que ces dispositifs sont très utiles pour la longévité.

Mais ils ont un coût. Sur un devis que je viens de faire, les seules bandes bitumineuses sur les lambourdes et les cales de ventilation entre les lambourdes et les lames de terrasse représentent presque 20% des matériaux. Sans compter que leur mise en place prend du temps…

Ces petits détails coûtent chers mais augmenteront la durée de vie de votre terrasse et vous permettront de bénéficier d’une garantie décennale.

Tous ces détails donnent une idée de ma démarche :

  • Transparence : je donne volontiers tous les détails et toutes les informations sur mes choix techniques. De même, je ne vous imposerai pas ces choix techniques mais je pourrais refuser un chantier s’il ne correspond pas à certains pré-requis. Je ne vais pas réaliser une terrasse avec un lambourdage trop faible par exemple pour économiser un peu de bois en vous mettant en danger.
  • Préférence pour des matériaux les plus locaux et les plus naturels possibles mais en concertation avec vous.
  • Qualité et durabilité : je cherche à réaliser les travaux les plus durables possibles.

J’ai réalisé plusieurs chantiers avec mes clients, ce qui leur a permis de diminuer un peu le budget main d’œuvre en mettant la main à la pâte tout en étant encadré par un professionnel et même d’apprendre à poser une terrasse. Je fournis le matériel nécessaire et la garantie décennale est également applicable. Mais je peux bien sûr réaliser seul le chantier.

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