La Maison en Pétales revisitée pour la RE 2020

La Maison en Pétales revisitée pour la RE 2020

La maison en pétales est une création de Yves Desarzens accompagnée d’une belle équipe au sein du Croissant Fertile en Dordogne. Vous pouvez trouver plus d’infos ici https://www.maisonsnomades.net/la-maison-en-pétales et ici https://lecroissant.desobeissancefertile.com/

L’idée de base de la maisons en pétales était de créer un habitat réversible, modulable. Donc facile à démonter, déplacer et qui peut évoluer.

Depuis 2013, j’ai accumulé pas mal d’expériences sur les règlementations thermiques nécessaires à l’obtention du permis de construire : la RT 2012 s’applique depuis 2013, je suis le premier en France a avoir montré qu’une yourte pouvait être conforme à cette norme. Mieux, un tel habitat a en fait de gros avantages du point de vue de l’efficacité énergétique et encore plus pour le bilan environnemental global comme l’a montré l’étude que j’ai mené en partenariat avec un étudiant cf http://yourtes.net/ACV.html

Mon travail régulier avec un thermicien pour les permis de construire mais aussi plusieurs études menées avec des étudiants m’ont permis de comprendre beaucoup de choses aux performances thermiques de l’habitat, à la recherche d’un confort intérieur (hygro/thermo, température et humidité de l’air) sans ajout technologique consommateur et complexe, au bioclimatisme, aux intérêts de la forme ronde avec une compacité améliorant les performances thermiques, etc…

J’ai arrêté de faire des yourtes en 2023 pour différentes raisons. Mais je reste passionné par les habitats légers, par l’envie d’accompagner les personnes dans la démarche de se construire un nid douillet, sain, durable, respectueux de ces occupants et de l’environnement.

Les formes, les volumes de la yourte me plaisent toujours beaucoup et ont des avantages très importants, techniques et sensibles.

J’ai déjà travaillé depuis des années sur des projets qui ressemblaient un peu à la maison en pétales, et/ou à des yourtes « en dur », mais ces projets sont restés à l’état de réflexion.

Les volumes dessinées par la maison en pétales avec ces extensions sur une partie de la circonférence sont intéressants. Ils sont pleinement compatibles avec une conception bioclimatique, que j’apprécie beaucoup, c’est à dire la prise en compte de la course du soleil dans la conception de la maison pour favoriser un éclairage optimal toute l’année, une fraîcheur en été ainsi que des apports de chaleur solaire conséquents, appréciables et gratuits en hiver.

Côté performance thermique, j’ai revu complètement la structure de la maison en pétales pour permettre d’intégrer des épaisseurs d’isolant importantes, jusqu’à 30, peut-être 35 cm, à vérifier avec une étude thermique en fonction du lieu choisi. Je cherche aussi à minimiser les ponts thermiques, notamment par l’utilisation de poutres en i, mais qui peuvent être maison, j’en ai déjà fabriqué. Ces poutres sont constituées d’une pièce de bois en haut et en bas, reliées par une âme fine en bois composite. La résistance de la poutre étant proportionnelle au cube de la hauteur, une telle poutre a environ 80% de la résistance d’une poutre en bois plein de même dimensions avec 4 fois moins de matière et de poids, pratique sur le chantier, moins d’énergie grise et un coût comparable.

L’âme fine de ce style de poutre permet de diminuer beaucoup les pertes dues au pont thermique. Pour les murs, l’idée est de partir des principes de l’ossature bois, avec des cadres constitués de traverses et de montants régulièrement espacés mais avec des sections plus fines que les 45 mm d’épaisseur des bois d’ossature, la largeur des murs le permettant. J’ai conçu et réalisé ces derniers mois une roulotte dont la structure est ainsi faite mais les montants et traverses ont été réalisés dans du trois plis de 27mm. L’entraxe est diminué pour compenser la perte d’épaisseur mais globalement il y a nettement moins de bois, de poids, d’énergie grise, de dépenses…

Avec des murs en 30 cm d’épaisseur, le trois plis pourrait aussi être une solution viable. L’avantage est qu’il est disponible en grande plaque (5×2,05m) que l’on peut recouper aux dimensions voir aux angles (pour les côtés du dodécagone) voulus.

J’ai également essayé d’intégrer un puits de lumière comme il peut y en avoir sur mes yourtes. Il permet un éclairage zénithal et central intéressant, une magnifique vue sur les nuages ou la lune et, en s’entrouvrant, une régulation naturelle de l’aération haute. Il peut être en double paroi, comme un double vitrage.

Le principe de construction est de l’ossature bois revisitée en fonction de mes différentes expériences.

Une structure centrale à 12 côtés (dodécagone) est plutôt destinée à accueillir les espaces jour : salon, salle à manger, cuisine, poêle. Cette partie (40 m2) est centrée plein sud avec des baies vitrées sur les trois côtés entre le sud-est et sud-ouest pour suivre au mieux la course du soleil en hiver.

Les espaces périphériques au nord, ici 5 de 9 m2 (modulables en fonction de la surface nécessaire entre 0 et 6 maxi), accueillent les chambres et la salle d’eau. Il est tout à fait imaginable de moduler le nombre de ces espaces entre 0 et 6.

Les murs, plancher et toiture sont assez épais pour recevoir une isolation importante, de 20 à 35 cm pour pouvoir répondre aux règlementations pour le permis de construire, l’objet est d’arriver à un habitat qui soit proche du passif, comme l’est ma yourte par exemple avec une consommation de bois de l’ordre de 300 kg/hiver pour un grand confort quotidien.

Au niveau des coûts, ils sont en cours d’étude. Pour cette taille-là, le budget matériaux avoisine les 55.000 €, non compris les plots, électricité, plomberie, cuisine, salle d’eau, chauffage; etc… L’idée est de proposer ce genre d’habitat sous différentes formes : soit en autoconstruction, je transmets le savoir-faire, aide au montage du permis et les personnes construisent eux-mêmes, soit en autoconstruction accompagnée, le montage se fait en chantier participatif (ce type de projet intéressera facilement du monde) pendant quelques semaines, avec ma présence en permanence ou en pointillés au choix pour lancer les tâches. En fonction des choix qui sont fait, en terme de matériaux comme d’accompagnement, j’estime que le montant global du projet, tout compris, en fonction des choix restant à faire, peut se situer entre 70 et 90.000 € peut-être 100.000 € max, pour 40 + 5 x 9 = 85 m2. Cette estimation est très large mais il faudra choisir un certain nombre de choses et avancer dans le projet pour affiner cela : les choix à affiner par l’étude thermique comme les épaisseurs de murs et d’isolants, les choix de couverture, d’emplacement et de nombre de fenêtres, etc… Le bas de la fourchette pourrait être atteint par des auto-constructeurs qui cherchent à faire le plus possible eux-même, le haut de la fourchette en faisant intervenir des artisans. Mais ces montants sont pour l’instant des estimations à confirmer.

Beaucoup de choses sont bien sûr modulables. Si un tel projet vous intéresse, n’hésitez pas à me contacter.

4 réflexions sur « La Maison en Pétales revisitée pour la RE 2020 »

    1. Avec plaisir oui 😉 Pour l’instant un peu en pause en attendant que quelqu’un soit intéressé pour que je pousse le projet plus loin en partant d’un projet réel pour définir une taille d’une part et avoir un lieu pour lancer l’étude thermique. J’ai quelques contacts intéressés et intéressants. Si la personne dont tu m’avais parlé l’est, nous pouvons en reparler avec plaisir. A bientôt, Olivier Dauch

  1. Bonjour,

    Vous avez une idée d’aménagement de la pièce principale et notamment la cuisine pour réduire le coût et la logistique pour l’eau et l’évacuation?

    Merci

    1. J’ai des idées oui, mais elles sont à valider avec le futur occupant. L’espace central recevra une cuisine, un salon, coin repas, le poêle. Mais la cuisine peut prendre place aussi dans une pétale (une de celle le plus au sud) au choix. Tout dépend des besoins et envies des personnes. Le plancher peut faciliter les choses pour la distribution de l’eau, l’épaisseur de l’isolant et les poutres en I permettent d’y passer les gaines électriques et tuyaux d’eau d’une pièce à l’autre.

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